Le malfaiteur crucifié à côté de Jésus est au bord de l'éternité. Il découvre tout à coup qu'en sortant des mains de la justice humaine, il va tomber entre celles de la justice divine. Souffrances de ce côté de la mort, souffrances de l'autre côté, seule perspective pour cet homme. Tout à l'heure, comme son compagnon, il blasphémait; maintenant il s'interroge.
Mais au milieu de son angoisse, il entrevoit une lueur; elle émane de celui qui, à côté, est crucifié comme lui, mais qui parle avec amour aux siens et qui implore le pardon pour ses bourreaux. Cette lueur l'attire, l'éclaire sur son état de pécheur, l'amène à croire que Jésus régnera. Il lui demande alors de se souvenir de lui.
La réponse va dépasser son attente: “En vérité, répond Jésus, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis”. Combien cette promesse a dû réconforter le brigand dans son agonie et soulager sa souffrance morale! Mais n'a-t-elle pas aussi réjoui le Sauveur? Cet homme que la société excluait et condamnait, Jésus, rejeté lui aussi, va le prendre avec lui. Un malfaiteur repenti accède au paradis. Il y entrera comme témoin de la puissance de la mort de Jésus pour sauver des pécheurs tels que lui. Le Christ à son côté allait mourir pour lui. Quelques jours auparavant, il avait annoncé qu'il était comme ce grain de blé qui tombe en terre et meurt, “mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit” (Jean 12. 24). Ce malfaiteur en était un.